Débuter la culture des orchidées

Partage
David Lafarge
Cultivez des orchidées

Cultiver les orchidées, c'est un rêve pour beaucoup de personnes. Ne pensez pas que cela soit impossible ou même difficile, simplement, il y a quelques différences par rapport à la culture des plantes d'intérieur les plus classiques. Pour ne pas faire d'erreurs, rapprochez-vous de l’association la plus proche de chez vous et/ou abonnez-vous à notre revue. En attendant, voici quelques conseils pour partir du bon pied lorsque vous accueillez vos premières orchidées.

La lumière

Beaucoup de lumière mais sans soleil direct au risque de brûler le feuillage. Un voilage aux fenêtres est indispensable si l'ensoleillement est intense. Plus la lumière est forte, plus la plante consomme d'eau.

Par manque de lumière, les feuilles s'étiolent et jaunissent. La croissance est ralentie. Il n'y a pas de floraison et les racines peuvent pourrir.

La température

Il convient de connaître le pays d'origine et le milieu naturel dans lequel vit l'orchidée pour déterminer les températures qui lui sont nécessaires.
Certaines Orchidées sont de climat chaud parce qu'elles vivent à faible altitude. D'autres sont de climat tempéré et vivent en altitude moyenne. D'autres encore affectionnent les climats froids et vivent en altitude élevée.
Si les températures ne correspondent pas aux besoins de la plante, elle ne fleurira pas, sa croissance sera ralentie et elle finira par mourir.

  • Climat chaud : 18-30 °C le jour / 16-25 °C la nuit, un écart jour-nuit de 2 à 5 °C.
  • Climat tempéré : 18-25 °C le jour / 13-16 °C la nuit, un écart jour-nuit de 5 à 8 °C.
  • Climat froid : 15-20 °C le jour / 8-14 °C la nuit, un écart jour-nuit de 10 °C minimum.

Ces écarts de températures entre le jour et la nuit induisent la floraison.

L'arrosage

La fréquence de l'arrosage dépend de la température : plus il fait chaud, plus il faut arroser.

Toutes les orchidées (sauf Paphiopedilum & Cymbidium) requièrent une eau non calcaire : eau de pluie, eau filtrée (ex. Brita) ou eau Volvic.
L'arrosage se fait sur le compost tout autour de la plante ou par immersion du pot au 2/3 pendant quelques secondes, et de préférence le matin. Des arrosages trop fréquents ou trop abondants peuvent entraîner le pourrissement des racines jusqu'à la mort de la plante. Entre deux arrosages, le pot doit s'alléger.
Pour certains genres d'orchidées, un repos est nécessaire (absence ou réduction des arrosages) qui correspond à la période de sécheresse que subit la plante dans son milieu naturel.
Éviter de mouiller les jeunes pousses et le cœur de la plante.

Pour en savoir plus, nous avons la vidéo qu'il vous faut pour bien arroser votre orchidée.

L'hygrométrie

Brumiser les plantes chaque jour afin de recréer l'atmosphère tropicale dans laquelle elles vivent dans la nature, soit un taux d'humidité proche de 70 %. Il ne s'agit pas d'imiter une pluie, mais de créer un léger brouillard autour des plantes. Brumiser le dessous des feuilles, les racines aériennes et la surface du substrat.
Les brumisateurs d'eau de source ne doivent pas être employés (eau trop riche en minéraux). L'eau à utiliser est la même que celle destinée aux arrosages.

Installer également vos plantes au-dessus de plateaux remplis d'eau. L'eau s'évaporera progressivement augmentant ainsi l'hygrométrie de l'air autour de la plante. Cependant surélever toujours les pots sur des cailloux ou billes d'argile afin qu'ils ne soient en aucun cas en contact de l'eau, sinon les racines pourrissent.

La ventilation

Les Orchidées nécessitant d'un taux d'humidité de l'air très élevé, il convient également de bien ventiler la pièce où elles se trouvent.
Une mauvaise circulation de l'air peut favoriser le développement du botrytis, une maladie qui se caractérise par l'apparition de petites taches noires sur les feuilles et les fleurs.

Il vaut mieux ne pas aérer si la température extérieure est trop basse sinon la température intérieure chuterait trop brutalement.
Les plantes ne doivent pas non plus être placées dans un courant d'air froid.

Le rempotage

Le rempotage est nécessaire pour le bon développement de la plante. Il est pratiqué environ tous les 2 ans lorsque le volume des racines devient trop important et sort beaucoup trop du pot (certaines orchidées, comme le genre Oncidium, préfèrent néanmoins être à l'étroit dans leur pot). Rempoter également si la plante a perdu trop de racines suite à un mauvais traitement.
Ne jamais rempoter une plante en hiver où lorsqu'elle est en fleurs, mais toujours pendant la période végétative de la plante ou juste après une floraison.

Utiliser un substrat adapté aux orchidées. Le pot ne doit jamais être trop grand par rapport à la taille de la plante, sinon trop d'eau serait absorbée lors des arrosages et les racines en souffriraient.

Démêler les racines et raccourcir celles qui sont trop encombrantes. A l'aide d'un sécateur stérilisé, supprimer toutes les racines mortes et les pseudobulbes desséchés.
La plante ainsi nettoyée est replacée dans un pot propre. Elle doit être placée au centre du pot si sa croissance est verticale. Si elle croit horizontalement, la placer contre une paroi du pot, les jeunes pousses se retrouvant alors vers le centre du pot.
Ne jamais arroser la plante juste après un rempotage ; les suspendre pendant environ 2 semaines afin que les racines cicatrisent.

Le compost

Le compost de culture sert de support à la plante la maintenant ancrée dans son pot ou dans son panier. Il doit être le plus proche possible du support que la plante aurait dans la nature (les épiphytes vivent accrochées aux arbres ne tirent aucune substance nutritive de leur support).
Le compost classique est composé de morceaux d'écorces et de sphagnum (80-90%) pour retenir le maximum d'eau nécessaire à la plante et d'argile expansée (10-20%) pour assurer le drainage du pot et le passage de l'air entre les racines. Sa granulosité -fine, moyenne ou grosse- doit être adaptée en fonction du type de la plante et de sa taille.

La proportion de sphagnum varie en fonction des besoins d'humidité de la plante. On compte en moyenne 50% d'écorce et 50% de sphagnum (jusqu'à 100% de sphagnum pour les Paphiopedilum !)

Cette mousse naturelle retient l'eau par capillarité, régule naturellement les excès d'arrosage et possède des propriétés antiseptiques.
D'autres types de substrats peuvent être utilisés également, comme des tessons de terre cuite, des cailloux de lave, de la fibre de noix de coco, des bouchons de liège, des copeaux de bois ... Les orchidées s’accommodent fort bien de plusieurs types de support, la seule condition étant que leurs racines doivent pouvoir absorber les Engrais retenus par le compost.

Les engrais

Dans la nature avant d'atteindre l'orchidée, l'eau de pluie ruisselle sur les arbres et les autres végétaux entraînant ainsi avec elle des éléments nutritifs nécessaires à la croissance et à la floraison des plantes.
En culture, le compost est pauvre en éléments. Il est donc impératif de corriger cette carence par des apports réguliers d'engrais dans l'eau d'arrosage (engrais liquide ou en poudre) et dans l'eau destinée aux brumisations (engrais foliaire).
Les engrais se composent d'azote (N) pour favoriser la croissance de la plante, de phosphore (P) pour stimuler la floraison, de potasse (K) pour renforcer les défenses de la plante face aux maladies.

Ils contiennent également des éléments minéraux et oligo-éléments (magnésium, calcium, souffre, fer, manganèse, cuivre ...).

L'alternance entre deux types d'engrais, l'un pour la force de la plante, l'autre pour sa floraison peut s'avérer efficace. Les engrais sont à apporter en faible quantité à la fréquence d'un arrosage sur trois et toujours sur un compost mouillé, afin de ne pas brûler les racines. N'apporter aucun engrais aux plantes qui ont été rempotées pendant au moins trois semaines. Stopper également tout apport d'engrais pour les plantes qui sont en période ... de repos.

Les parasites

Les orchidées comme les autres végétaux peuvent faire l'objet d'attaque de parasites, qui non traitée peut entraîner l'invasion de la plante jusqu'à sa mort. Certains de ces parasites sucent les sucs et la sève de la plante et d'autres la croquent littéralement faisant des trous dans les feuilles et les boutons floraux, et détériorant les racines. Les plus fréquents sont l'araignée rouge, la cochenille, le puceron, le millipède, la limace, l'escargot ...

Détecter l'attaque :

  • L'araignée rouge donne un aspect gris argenté sur l'envers puis sur l'endroit des feuilles.
  • La cochenille farineuse laisse des masses cotonneuses blanches à l'attache des feuilles voire sous les feuilles ;
  • la cochenille à carapace adhère sur l'envers des feuilles et se détecte à sa coque marron. Le puceron s'installe sur les fleurs et les jeunes pousses.
  • Le millipède affectionne les racines (il est souvent le signe d'un substrat détrempé donc trop arrosé), mais il n'est dangereux qu'en grand nombre.
  • La limace et l'escargot croquent les feuilles et les racines des orchidées cultivées en extérieur.

Éradiquer les parasites :

  • Si certains parasites peuvent s'éliminer à l'eau savonneuse comme l'araignée rouge et le puceron ou être retiré un à un comme la cochenille (si l'attaque n'est pas importante), d'autres plus coriaces doivent être éradiqués par des produits insecticides ou fongicides.
  • Ces produits sont les mêmes que ceux utilisés pour les autres végétaux ; préférer le pulvérisateur à l'aérosol.
  • Ne jamais dépasser la dose prescrite sur l'emballage ; traiter toujours le matin sur une plante non mouillée ; n'arroser jamais une plante qui vient d'être traitée (attendre au moins 2 jours).

Les maladies

Les insectes prédateurs peuvent être la cause de maladies sur les orchidées. Cependant les maladies, ou les feuilles qui jaunissent, sont plus souvent dues à de mauvaises conditions de culture. Regardez cette vidéo pour comprendre pourquoi les feuilles de votre orchidée sont devenues jaunes.
Lorsque la plante est soumise à des températures non adéquates (trop froides), lorsque le taux d'humidité est important et la ventilation est insuffisante, ou encore lorsque la plante est trop arrosée, des bactéries (comme la bactériose) ou des champignons (comme le Botrytis, le Phytophthora et le Phythium) se développent sur les plantes.
Les maladies endommagent les plantes par des pourritures et des taches diverses : les fleurs se pointillent de tâches noires ; les jeunes pousses, les pseudobulbes ou les racines pourrissent ; les bouts des feuilles noircissent ; des tâches vertes et molles, ou encore des striures noires ou des marbrures jaunâtres apparaissent sur les feuilles.

Toute plante infectée doit être éloignée des autres plantes pour ne pas les contaminer et faire l'objet d'un traitement particulier. Une maladie non traitée peut entraîner la mort de la plante.

Avant que la maladie ne gagne toute la plante infectée, il convient de couper les parties atteintes jusqu'au tissu sain avec un outil dont la lame aura été stérilisée à la flamme. Appliquer ensuite un fongicide sur la partie coupée. Ne pas mouiller ou arroser une plante après son traitement.
Des conditions de culture adaptées (lumière, température, arrosage, hygrométrie et aération) et une bonne hygiène de la serre et des pots (feuilles mortes et fleurs fanées ramassées) contribuent à la bonne santé des orchidées.

Qui sommes-nous

La Fédération France Orchidées est riche de 26 associations et de 2022 membres, elle rassemble des amateurs et des spécialistes et jouit d'une audience internationale, principalement francophone.

L’Orchidophile

Expositions

Programmes des associations