TISSER LES RACINES de Ana Maria LOZANO
Temps de rencontre : 6 Samedi après-midi de 15h30 à 18h30 (24 Octobre, 14 Novembre, 21 Novembre, 5 Décembre, 19 Décembre, 2 Janvier).
Exposition LES VOYAGEURS au Palais des Beaux-Arts, du 19 Octobre 2015 au 3 Janvier 2016 - 13 Quai Malaquais 75006 Paris - tous les jours (sauf lundi, 25 décembre et 1er janvier) 13h-19h. Entrée libre.
"L’histoire d’un environnement c’est l’histoire des activités de tous ces organismes, humains et non humains, présents et passés, qui ont contribué à sa formation. Nous ne devrions pas comparer l’environnement à un container ou à une toile sur le fond de laquelle la vie se déroule, mais plutôt à une sculpture ou à un monument, en tenant cependant compte de ces deux aspects : tout d’abord, il est façonné non par une main mais par de nombreuses mains, et ensuite l’œuvre n’est jamais terminée. Les environnements ne sont jamais entièrement achevés, leur création se poursuit indéfiniment, ils sont, pour ainsi dire, ‘’inachevés’’."
"En fait, le monde de notre expérience ne cesse de se renouveler autour de nous à mesure que nous tissons. S’il y a une surface, elle est comparable à la surface du panier ; elle n’a ni « intérieur » ni « extérieur ». L’esprit n’est pas au dessus, ni la nature en dessous. Où se trouve l’esprit alors ? Dans le tissage de la surface elle même (…) Nous ne pouvons fabriquer que si nous sommes capables de tisser." Tim Ingold, Marcher avec les dragons, Editions Zones sensibles, 2013, p. 219 et p.144.
Dans le cadre de l'exposition collective LES VOYAGEURS des diplômé(e)s et félicité(e)s 2014-2015 de l'ENSBA, la jeune artiste colombienne ANA MARIA LOZANO présente son installation Tisser les racines en investissant un espace de 40 m2. Cette installation interroge l’entremêlement entre nature et culture, en l’abordant comme un prolongement, voire une symbiose, pour mettre en scène et réfléchir à d'autres façons d'envisager les environnements au sein desquels, avec et selon lesquels nous évoluons.
Dans la perspective globale de réunir le sensible et le rationnel, cette proposition artistique a été pensée comme un espace de rencontres et d'échanges autour de cette large thématique de "l'environnement". À la fois ancienne et éminemment contemporaine, elle pose question et se renouvelle sans cesse face aux prises de conscience concernant, entre autres paramètres, les limites des ressources naturelles et de l’usage que nous en faisons.
L’installation Tisser les racines est le fruit d’une aventure collective autour de l’initiative de Ana Maria Lozano, qui n’aurait pas pu voir le jour sans l'investissement d’un certain nombre de personnes dans sa conception et construction. Entre autres mécènes, je voudrais adresser un remerciement tout particulier à la Société Française d’Orchidophilie (SFO) d’Île-de-France, avec laquelle j’ai entamé un partenariat depuis Mai 2015, particulièrement avec son président Alain Benoit. Un grand merci pour son accompagnement, son soutien technique et ses précieux conseils, qui ont permis la réalisation et l’entretien des sculptures hybrides réalisées avec les orchidées : ayant poussé dans une serre avec un climat tropical (98 % d’humidité), les spécimens de phalaenopsis présents dans cette installation ont été soumis à des conditions exceptionnelles pour leur épanouissement. Aussi, je remercie vivement Alain Benoît pour le don d’un grand quartz et le prêt des troncs d’arbre, également parties intégrantes de Tisser les Racines.
D’autre part, je tiens à saluer le mécénat du site ManoMano.fr (qui remplace monEchelle.fr), place de marché spécialisée dans le bricolage et le jardinage, m'ayant procurée les outils et les plantes nécessaires pour finaliser la scénographie. Merci tout particulièrement à la réactivité de mon interlocutrice Beatriz Arce qui a permis ce partenariat.
La musique de l’installation est issue du travail de Jean Thoby, président de la Pépinière Botanique à Gaujacq, qui étudie les vibrations des plantes grâce à un mécanisme capable de traduire celles-ci en musique. Il s’agit, en l’occurrence, d’une musique faite à partir de lierre, d’orchidées et de fougères. La matière sonore a été retravaillée grâce au talent de l'ingénieur du son Leobardo Arango.
Enfin, les tissages et maillages intégrés dans l’installation ont été crées au sein du STUDIO 13/16 du Centre Pompidou où j’ai eu la chance de travailler en tant que médiatrice et de participer à l’atelier “Dans la forêt“ durant l’été 2015 où nous avons tissé jour après jour avec les adolescents. La cheffe de projet Muriel Venet et l’artiste textile Juliette Neel m’ont très gentiment permis d’enrichir l’installation Tisser les racines avec ces pièces textiles collaboratives, qui retrouvent dans celle-ci une deuxième vie grâce à l’intervention in situ de Juliette Neel.
Afin de poursuivre cette émulation collective, nous organisons des temps de rencontre qui prendront place dans l’installation même. Des performances participatives de dessin et de tissage avec les artistes invitées Marie Doucedame et Juliette Neel, ainsi que les dégustations étonnantes de l’artiste culinaire Boris Tissot seront proposées en parallèle à des séances de lectures-débats ouvertes au public : ces interventions se feront écho et transformeront progressivement les éléments de cet espace en permanente mutation. À travers l’entrecroisement de diverses disciplines et de toutes les arborescences qui en découlent, nous vous invitons à expérimenter et questionner ensemble les relations que nous entretenons, souvent inconsciemment, avec nos milieux de vie.
Ainsi sur six sessions de rencontre, un à deux samedis après-midi par mois, chaque participant(e) pourra contribuer à tracer les lignes (dessinées, tissées, lues) d’un système éphémère et complexe où se mêlent "bios" et "anthropos".
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