Voici une présentation d'Organisations Non Gouvernementales qui œuvrent pour protéger localement les orchidées à l'étranger. Le critère de sélection est une connaissance personnelle des responsables et acteurs, qui nous permet de garantir que si vous décidez de les aider, votre don sera bien employé. Vous pouvez aussi communiquer avec eux par notre intermédiaire : president@france-orchidees.org et nous prévenir de vos actions éventuelles, ce qui nous permettra de mesurer l'impact de cette rubrique.
Madagascar : Forêt de Iaroka
Il s'agit d'une forêt de 3300 hectares située près d'Andasibe, forêt contiguë à celle de Maromizaha, de 1880 hectares, il s'agit donc d'un immense massif forestier. Une association villageoise nommée V.O.I. Iaroka (V.O.I. = Vondron'Olona Ifotony, communauté de base) d'une cinquantaine de membres a décidé, chose remarquable, de protéger cette forêt et a obtenu un contrat de gérance de l'Etat Malgache. La forêt est remarquable pour ses mammifères, avec en particulier des groupes d'indris et de propithèques, pour ses oiseaux, avec l'eurycère de Prevost (Euryceros prevostii) et pour ses orchidées. C'est par exemple la dernière station dans la région d'Andasibe de l'Eulophiella roempleriana, énorme plante aux fleurs mauves inféodée aux Pandanus. Partout ailleurs elle a été collectée et a disparu. On trouve aussi de nombreuses espèces d'Angraecum, de Bulbophyllum, dont au moins trois espèces non encore décrites.
La forêt et les pistes ont souffert en 2022 du passage de deux cyclones, elle est soumise à la pression des coupes sauvages et nécessite un gardiennage constant. La VOI Iaroka est l'exemple remarquable d'un projet de conservation initié par la communauté locale.
Grâce à un mécénat d'entreprise de la société Photosol, la Fédération France Orchidées a pris en charge depuis juillet 2024 la protection de la forêt de Iaroka (voir l'éditorial de Jean-Michel Hervouet et l'interview de Benjamin Kabouche dans l'Orchidophile n°242).
Voici les premières photos de l'école qui a ouvert en novembre 2024 :
avec deux institutrices :
et la cantine :
La forêt elle, est déjà bien gardée, avec 8 gardes qui patrouillent par groupes de 4 :
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Madagascar : Association Des Amis de la Forêt d'Ambodiriana à Manompana (ADAFAM)
Présidente : Jean-Michel Hervouet
Vice-président : Chantal Misandeau
Nos vous avons déjà présenté cette ONG française dont le siège est à la Réunion, voir L'Orchidophile n° 216 et n° 235. Elle protège depuis 1996 la forêt d'Ambodiriana, située sur la côte est de Madagascar (point rouge sur le logo). L'ADAFAM a obtenu une convention de gérance de l’État Malgache. La superficie est de 240 hectares et environ 110 espèces d'orchidées y ont été répertoriées, parmi lesquelles de nouvelles espèces, par exemple Vanilla atsinananensis, la plus grosse fleur d'orchidée de Madagascar, décrite seulement en mai 2022. Le sponsor principal est Univet Nature, la fondation des vétérinaires français. L'essentiel des fonds récoltés est dévolu au gardiennage de la forêt et au reboisement, ainsi qu'à des actions de sensibilisation de la population locale.
Gardiennage et reboisement sont réalisés sous la supervision de l'ADAFAM par une association locale, l'AGePN, l'Association des Guides et Protecteurs de la Nature. Ceci procure des emplois locaux. Deux subventions de l'American Orchid Society (AOS) ont par exemple permis de former un jeune guide local qui est maintenant spécialisé dans les orchidées et contribue aux recherches, et de faire des campagnes de collectes d'échantillons pour décrire les nouvelles espèces. La première est Cynorkis manompanensis, paru dans le numéro de novembre de la revue Orchids, revue de l'AOS.
Les enjeux actuels sont l'achat de terrains attenants à la forêt pour y faire du reboisement, la construction d'un bureau des guides au bord de la RN 5 qui est en cours de rénovation et passera non loin de la forêt en évitant le village de Manompana. En effet, on vise un développement durable où le tourisme de nature pourrait couvrir les frais d'entretien et de protection de la forêt et apporter un revenu aux habitants de Manompana, indépendamment de l'aide de l'ADAFAM.
Toutes les informations pour adhérer à l'ADAFAM ou faire un don se trouvent au bas de la page "home" du site de l'association : www.adafam.org
Site du sponsor Univet Nature : univetnature.org.
Madagascar : Helpsimus
Présidente : Delphine Roullet
Cette association (dont le siège est comme nous dans le XIXe arrondissement de Paris) a été fondée par Delphine Roullet, initialement primatologue au MNHN, pour protéger une population de grands hapalémurs (Prolemur simus) près du village de Tsaratanana, non loin de la ville d'Ifanadiana. En effet le parc national de Ranomafana, situé à 4 km, a été créé pour la protection de l'hapalémur doré (Hapalemur aureus) mais le grand hapalémur y est très rare. Le site géré par Helpsimus est une mosaïque de restes de forêts au milieu de zones cultivées. C'est justement la fragmentation de son habitat qui menace ce mangeur de bambou. Malheureusement le grand hapalémur peut manger, à l'occasion, un peu de riz et il faut organiser un gardiennage des rizières. L'association prend aussi grand soin des populations locales et organise en particulier l'approvisionnement des cantines scolaires de 5 écoles des environs.
Nous avons pu observer les grands hapalémurs près du village de Tsaratanana, mais en visitant la réserve avec des guides stagiaires nous avons eu la surprise de découvrir que les forêt reliques abritant les lémuriens recelaient aussi des orchidées rares et même rarissimes, comme le Grammangis ellisii, vu en fleurs (très haut dans un arbre) en janvier 2022. Parmi les autres orchidées observées, l'Oeonia brauniana var. sarcanthoides. Une autre découverte inattendue dans les environs est un Aeranthes à la fleur semblable à celle d'Aeranthes ramosa, mais avec des hampes florales pendantes ramifiées dépassant deux mètres.
Contact : contact@helpsimus.org Site Internet de l'association : Helpsimus
Vous pouvez consulter une vidéo du Muséum national d'histoire naturelle, où la présidente d'Helpsimus, Delphine Roullet, explique les principes de son action à Madagascar.
Madagascar : Vallombre Natiora
Propriétaire : Franck Papagiorgiou (vallombrenatiora@gmail.com)
Vallombre Natiora est une « Chambre d'hôtes » de cinq chambres située en plein cœur de la Mandraka, sur la RN2, entre Antananarivo et Toamasina, à trois kilomètres d’Ambatolaona.
La propriété familiale de 30 hectares est composée d'une forêt en partie primaire. On peut y découvrir la flore et la faune des forêts de l'Est des hauts plateaux : nombres d'orchidées, diverses espèces d'oiseaux endémiques, des caméléons et des lémuriens.
La forêt est protégée contre la culture sur brûlis, les coupes rases et le charbonnage qui touchent les forêts aux alentour. En plus de protéger la forêt du braconnage et de la déforestation, nous restaurons les parcelles abîmées par les espèces envahissantes introduites par l'homme. Sans intervention, ces espèces acidifient et assèchent les sols empêchant toute autre espèce végétale de pousser.
L'écologie étant une des valeurs du projet, Vallombre cherche à avoir le moins d'impact environnemental possible. L'électricité est solaire, l'eau provient de notre source et la majorité de la nourriture est produite sur place ou en partenariat avec des agriculteurs.
Afin d'amener une prise de conscience commune sur la protection de l'environnement une journée portes ouvertes sera mise en place avec les écoles des alentours.
Vallombre Natiora propose diverses activités en lien avec la forêt. Vous pourrez y faire des balades en forêt qu'elles soient de jour, ou de nuit, afin d’observer les microcèbes. Si vous le souhaitez, un guide venant de la région peut vous accompagner.
Pour les plus sportifs, il est possible de rejoindre Mantasoa à l’aide d’un chemin de randonnée. L'étang situé sur la propriété permet de faire de la pêche, no kill, de black bass ou tilapia.
13 novembre 2024 : nous venons d'apprendre le décès de Franck Papagiorgiu, dû à un incendie. Il était allé en courant au devant d'un feu qui menaçait sa forêt, mais a été foudroyé par une crise cardiaque. Nous sommes extrêmement tristes et vous tiendrons au courant du devenir de Vallombre Natiora dès que nous aurons plus d'informations. D'ores et déjà nous savons que deux hectares ont brûlé. Deux incendiaires présumés ont été arrêtés et seraient en prison. A Madagascar les feux de brousse sont interdits et ceux qui essayent de débroussailler ou de faire de la culture sur brûlis (tavy) ne sont pas seulement des contrevenants à la loi, ils peuvent aussi déclencher des catastrophes qui sèment la désolation et la mort.